Les Suisses sont pour des contrôles accrus, selon les tenants de l’initiative pour des «multinationales responsables».
Selon un sondage commandé par les 77 organisations poussant le projet de consultation populaire et réalisé à la fin de juin, 89% du millier de personnes interrogées estiment que les multinationales helvétiques «devraient être obligées de respecter les droits humains et l’environnement à l’étranger». Et 92% des sondés considèrent que ces groupes devraient être obligés de contrôler les comportements de leurs filiales et leurs fournisseurs en la matière.
Aux yeux des porteurs de l’initiative, cette enquête confirme le bien fondé de leur projet. Si le texte proposé finissait par être accepté, les multinationales ayant leur siège en Suisse devraient «répondre des violations des droits humains ou de standards environnementaux commises à l’étranger», souligne Béatrix Niser, coordinatrice romande de l’initiative.
Les défenseurs du projet rappellent que, du négociant Glencore au Congo à son concurrent Vitol en Afrique du Sud, en passant par le groupe Triumph en Thaïlande, les exemples de violations commises sont nombreux. «L’initiative aura dès lors un effet préventif: les sociétés seront incitées à agir correctement», ajoute Béatrix Niser. Contacté vendredi, le Groupement des entreprises multinationales (GEM) n’était pas en mesure de réagir à ce sondage et à ce projet d’initiative.
Pour l’heure, seuls 11% des 200 plus grandes entreprises suisses ont adapté leur politique d’entreprise aux principes directeurs de l’ONU relatifs aux entreprises et aux droits de l’homme, selon une récente étude de Pain pour le prochain et d’Action de carême. L’initiative, lancée le 21 avril 2015, avait déjà réuni 140 000 signatures un an après et sera déposée à la Chancellerie fédérale le 10 octobre.
(Tribune de Genève)